15 mai 2017

La première mesure éducative que prendra Macron

(C) Telavivre

Dès son investiture, le nouveau président de la République prévoit qu’à la rentrée prochaine, les 6778 classes de CP et CE1 situées en zones prioritaires n’excèdent pas 12 élèves. Le Figaro qualifie ce projet d’ambitieux puisqu’en temps normal, les préparatifs de rentrée de l’Éducation nationale se devraient d’être clos en avril.

« Pour augmenter le nombre d’enseignants, elle propose de redéployer les 5000 professeurs affectés au dispositif «Plus de maîtres que de classes», fondé sur la co-intervention d’enseignants et de nouvelles modalités d’organisation pédagogique destinées à aider les élèves en difficulté. »

Cela obligera à rendre des locaux disponibles pour accueillir les classes créées. On parle de mettre à disposition des bâtiments « Algeco » ou bien de diviser une classe de 24 élèves en 2 et d’y faire enseigner 2 maîtres. Ces deux solutions font déjà regretter au SNUIPP (Syndicat national unitaire des instituteurs et des professeurs des écoles ) cette « impréparation ». Cette mesure est critiquée par la secrétaire générale du syndicat, Francette Popineau : « Si l’on fait la classe de la même manière à 12 qu’à 25, quel est l’intérêt ? »
Cette même réforme des effectifs avait été entreprise sous Jacques Chirac par Luc Ferry. On avait noté très peu d’effet sur les résultats.
Le risque de ces préparatifs de rentrée précipités serait de ne pas avoir le temps de juger de la réussite des mesures prises lors du quinquennat de F. Hollande et d’ainsi risquer de maintenir l’École dans une mauvaise dynamique. En effet la DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance), service statistique du Ministère de l’Éducation nationale, « n’a pas encore rendu l’évaluation qui dira si oui ou non cette formule a permis aux élèves de progresser ».

Cette réforme met le doigt sur ce qui est l’une des principales propriétés des écoles indépendantes, les petits effectifs, qui participent indéniablement à leur attrait pour les parents, à leur efficacité dans l’apprentissage des élèves. Cela permet un suivi accompagné de chaque élève par l’enseignant. Cependant, lorsque l’on constate depuis quelques années que le nombre d’élèves sortant du primaire ne sachant pas lire avec fluidité est croissant, il faut se rendre à l’évidence : les méthodes d’apprentissage de la lecture sont elles aussi à revoir. Pour assurer une hausse plus flagrante des résultats, il faut donc conjuguer plusieurs réformes : sur la forme de l’enseignement comme sur le fond. Malheureusement, la tendance récurrente des ministères qui se succèdent est souvent de tout réduire à une question de moyens. Il faudra voir si l’équipe d’Emmanuel Macron échappera à la règle.

L’article de référence : Éducation : des promesses de changements dès la rentrée, Le Figaro Premium.

résumé par Claire Auban

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