18 mars 2015

L’ILFM, à l’écoute de Charles Péguy

logo ILFM-sans-texteLa nouvelle promotion de l’ILFM a choisi son nom : ce sera la promotion Charles Péguy. Et ce n’est pas rien, puisque dans De Jean Coste (1902), ce grand écrivain français mort au champ d’honneur exhortait les instituteurs de la façon suivante : « Il ne faut pas que l’instituteur soit dans la commune le représentant du gouvernement ; il convient qu’il y soit le représentant de l’humanité. (…) Il est le seul et l’inestimable représentant des poètes et des artistes, des philosophes et de tous les hommes qui ont fait et qui maintiennent l’humanité. Il doit assurer la représentation de la culture. » On aimera, avec Charles Coutel, auteur de La Petite Vie de Péguy, revenir aussi sur deux expressions chères à Péguy, l’inventeur de l’expression des «hussards noirs » (L’Argent, 1913), « la petite fille Espérance » et « la cathédralisation de soi ».

«Comme l’indique le titre, le fil conducteur de cette étude est le cheminement des idéaux de la « petite vie » qui « se tient au plus près des vertus de la sphère privée ». Elle est « la “mer profonde” ; elle ne sera pas tranquille pour autant mais sereine en son coeur, car elle songe à être toujours fidèle à elle-même ».

En effet, ajoute Charles Coutel, la petite vie « s’organise autour d’une fidélité à soi, elle-même fondée sur une philosophie de l’Enfance ; durant cette période de sa vie tout homme est promesse à soi, tournée vers l’avenir (la « petite fille Espérance », dit Péguy) ». Et la petite vie se fait « belle vie » par un processus d’ensemble que l’auteur nomme « cathédralisation de soi », à savoir la construction éthique, poétique et spirituelle de soi.

Elle passe chez Péguy par trois lieux – Orléans, Paris et Chartres vers où tout converge – et par quatre expériences :
• aimer d’où l’on vient pour savoir où aller – Péguy reviendra souvent sur son enfance à Orléans, « recroisements » qui font de la provenance un lieu d’espérance continue ;
• aimer le travail bien fait – on se transforme en même temps que l’objet qu’on transforme ;
• aimer les mots, l’école, les humanités – il faut toujours apprendre et lire pour être ;
• enfin aimer ses amis, écouter ses maîtres et admirer ses modèles – le modèle est ici Jeanne d’Arc. »*
Et Péguy de nous tracer ainsi un programme d’études pour notre ILFM :

«Nous devons avoir le courage de le répéter aux instituteurs, il est indispensable qu’ils se cultivent eux-mêmes ; il ne s’agit pas d’enseigner à tort et à travers ; il faut savoir ce que l’on enseigne, c’est-à-dire, qu’il faut avoir commencé par s’enseigner soi-même ; les hommes les plus éminents sont ceux qui n’ont pas cessé, qui ne cessent pas de se cultiver, de travailler ; on n’a rien sans peine, et la vie est un perpétuel travail. Afin de s’assurer la clientèle des instituteurs, on leur a trop laissé croire que l’enseignement se conférait. L’enseignement ne se confère pas : il se travaille, et se communique. On les a inondés de catéchismes républicains, de bréviaires laïques, de formulaires. C’était avantageux pour les auteurs de ces volumes, et pour les maisons d’éditions. Mais ce
n’est pas en récitant qu’un homme se forme, c’est en lisant, en regardant, en écoutant. Qu’on lise Rabelais ou Calvin, Molière ou Montaigne, Racine ou Descartes, Pascal ou Corneille, Rousseau ou Voltaire, Vigny ou Lamartine, c’est en lisant qu’un homme se forme, et non pas en récitant des manuels. Et c’est, aussi, en travaillant, modestement. » (De Jean Coste, 1902).

Florence Le Roux, directrice administrative de l’ILFM.

*source : http://labeilleetlarchitecte.wordpress.com

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