6 mars 2012

90 % des parents d’élèves souhaitent des réformes pragmatiques et de bon sens

 « Quels projets et réformes pour l’enseignement à l’approche de l’élection présidentielle ? » Tel est le titre d’un sondage commandé par l’Association des parents de l’enseignement libre (Apel) qui représente 823 000 familles de l’enseignement catholique sous contrat, et réalisé par Opinion Way à la mi-février 2012. Une question qui est loin d’être anodine : en effet, 85 % des Français et 90 % des parents d’enfants scolarisés souhaitent que les questions d’éducation occupent une place importante dans les programmes électoraux. Ils voient dans la campagne présidentielle l’occasion de proposer des réformes : 91 % des parents en sont demandeurs. Mais pas à tout prix : 46 % des parents d’élèves souhaitent une réforme en profondeur, et 45 % une réforme portant seulement sur quelques points.

L’autonomie des chefs d’établissement devient une attente des parents

55 % des parents d’élèves pensent qu’il faut « permettre aux chefs d’établissement de choisir leurs enseignants pour constituer des équipes soudées autour d’un projet d’établissement ». Il est intéressant qu’un organisme comme l’APEL ait posé cette question. Cela reflète l’évolution rapide des mentalités au sujet de la thématique montante de l’autonomie. Rappelons pour mémoire qu’aujourd’hui, les chefs d’établissement du privé sous contrat ne peuvent pas réellement choisir leurs enseignants, ce qui est une limitation évidente à la cohérence de leur offre pédagogique. Cette question du sondage témoigne du fait que les structures dirigeantes des organisations de parents d’élèves du sous-contrat se rendent elles aussi compte que c’est un handicap important.

L’individualisation des parcours scolaires est demandée

Pour 93 % des sondés, également, « il faut mettre en place des parcours adaptés pour les élèves qui rencontrent des difficultés ». « Il faut que l’école prenne en compte les spécificités de chacun en créant par exemple des groupes de niveau… précise Béatrice Barraud, présidente de l’appel, au Parisien (05/03/12). Arrêtons avec les programmes, attachons-nous à l’élève. » Mezzo voce, c’est une reconnaissance du besoin de diversification de l’offre scolaire, qui va à l’encontre des théories sur le collège unique, notamment, mais aussi du modèle unique d’école publique, priée d’être identique en tout lieu du territoire.

Les parents sont favorables au retour d’une formation professionnelle des professeurs, sur le terrain

Les parents d’élèves sont aussi très nombreux à s’inquiéter de la qualité de la formation des maîtres. Pour 84 % d’entre eux, « il faut améliorer la formation initiale des enseignants par le recours systématique à l’alternance ». Cette demande prend tout son sens quand on sait que depuis deux ans les futurs professeurs sont privés de toute formation pratique (en classe) et commencent leur carrière sans véritable expérience de terrain préalable. A rebours, certains instituts de formation, comme le CFP André Neher ou l’Institut Libre de Formation des Maîtres, mettent l’accent sur la formation professionnelle dans les classes, sous la houlette de maîtres de stage motivés et expérimentés. Ce sondage montre que leurs méthodes sont approuvées par les Français.

Les parents demeurent opposés à l’allégement du contenu cognitif de l’enseignement

70 % d’entre eux ne veulent pas « supprimer le redoublement dès le primaire ». 66 % ne veulent ni « réduire le nombre d’épreuves au baccalauréat », ni « alléger les rythmes scolaires et supprimer deux heures de cours par semaine au collège et au lycée ». Bref, les Français restent attachés au modèle français d’une école qui propose beaucoup d’heures de cours, beaucoup de matières différentes au baccalauréat, et le redoublement des enfants qui ne peuvent pas suivre. Conservateurs, ils semblent peu influencés par la vision anglo-saxonne des rythmes scolaires et des diplômes !

Les parents exigent un accompagnement personnalisé renforcé pour les enfants handicapés

Pour 93 % des sondés, « il faut créer un véritable métier pour accompagner les enfants scolarisés en situation de handicap ». Cette première donnée plaide donc contre toute tentation de faire des économies sur les postes d’auxiliaires de vie scolaire (AVS). Elle devrait inciter les décideurs politiques à faire bénéficier de ce dispositif d’aide tous les enfants, en cessant de discriminer les enfants scolarisés dans des écoles hors contrat. C’est encore le cas aujourd’hui malgré des demandes réitérées de la part des familles concernées mais aussi de la Fondation pour l’école de mettre un terme à cet injuste « deux poids, deux mesures ». Ce point est d’autant plus important que les écoles hors contrat accueillent de nombreux enfants handicapés.

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