26 août 2012

Une école pour réapprendre à lire et à compter

Le magazine Marie-Claire s’est intéressé à l’école du Cerene, une école indépendante fondée par le neuropsychologue Hervé Glasel afin d’y accueillir des enfants « dys » que le système traditionnel avait mis au bord de la route. Ces écoles spécialisées dans lesquelles les enfants retrouvent le goût d’apprendre sont de plus en plus nombreuses. Il y a quelques mois, l’Express était allé à la rencontre de la créatrice de l’école Fourio, une école de ce type à Toulouse.

Non, les enfants « dys » (dyslexiques, dyscalculiques…) ne sont pas des incapables. Et grâce à l’école du neuropsychologue Hervé Glasel, ils peuvent redevenir des élèves plus que brillants.

« Je vais au restoran et demin au si ». Violette vient de recevoir un texto de sa copine Anaïs, 11 ans comme elle. C’est le message d’une enfant dyslexique. Elles sont toutes les deux  l’école du CERENE*, la seule en France dédiée aux enfants « dys », ces élèves qui ont des troubles de l’apprentissage et sont souvent mis au bord de la route dans le système traditionnel. En France, deux ou trois enfants par classe sont « dys » – dans la plupart des cas, sans le savoir -, soit un demi-million (chiffres Inserm 2008). Dans sa précédente école, Violette a été traitée de « bonne à rien » par sa maîtresse : « J’arrivais pas avec les dictées, j’utilisais pas les bonnes lettres. » Sur ses copies, des zéros à la chaîne. Pourtant, Violette est vive et adore aller à l’école. Violette est intelligente.

« Pendant très longtemps, on pensait que lire et écrire était une question d’intelligence. C’est faux. Un enfant brillant peut ne pas réussir  à lire trois phrases », explique Hervé Glasel, neuropsychologue et fondateur de l’école du Cerene. Les causes sont neurologiques : une partie de leur cerveau a du mal à traiter un certain type d’informations. Pour les dyslexiques, le dictionnaire est un mur ; pour les dyscalculiques, les nombres n’ont aucun sens ; et pour certaines dyspraxies, lacer ses chaussures est une épreuve. « J’ai voulu redonner à ces enfants l’appétit, la jouissance d’apprendre qui se sont épuisés au contact des difficultés », explique Hervé Glasel.

Deux antennes de l’école existent à Paris.** Pas plus de douze élèves par classe. Face à la demande, deux nouvelles classes ouvriront à la rentrée 2012 : un CE1-CE2 et une 4e. De plus une équipe d’orthophonistes, orthoptistes, ergothérapeutes et psychomotriciens est là pour aider les enfants, ce qui leur évite des aller-retours épuisants, à la longue après l’école. Cet établissement privé est cher – 980€/mois -, mais entre 20 et 80% des frais peuvent être pris en charge si l’enfant est déclaré dyslexiques, donc souffrant d’un handicap. Violette, qui a passé deux ans au Cerene, intègre en septembre un collège classique, pour son entrée en 6e. Enfin confiante. Sa présumée stupidité n’est plus qu’un lointain souvenir.

L’article est disponible au format pdf en cliquant ici.

*Centre de référence pour l’évaluation neuropsychologique de l’enfant, www.cerene-education.fr
** 38 rue Poliveau, Paris Ve / 134 rue de Saussure, Paris XVIIe

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