19 septembre 2012

Un jeune démocrate américain explique son engagement pour le financement public du libre choix de l’école : un impératif de justice sociale !

Aux Etats-Unis, l’association nationale American federation for children* réunit des personnes d’opinions politiques différentes mais soucieuses de renforcer l’égalité d’accès à l’éducation. Cet organisme à but non-lucratif promeut les politiques publiques qui donnent aux parents – tout particulièrement les moins aisés ou ceux dont les enfants ont un handicap – la possibilité de choisir le type d’éducation qu’ils veulent donner à leurs enfants. Malcom Glenn fait partie de l’équipe de direction de cette association américaine qui milite pour que les plus pauvres accèdent aux écoles de qualité. La rédaction du blog de la Liberté scolaire est allée à sa rencontre. Pour lui, la promotion du libre choix de l’école est une cause que les démocrates, soucieux de justice sociale et d’égalité des droits, doivent naturellement faire leur.

Malcom, pourquoi vous êtes-vous engagé dans le mouvement pour le choix de l’école ?

Je me suis engagé dans le mouvement pour le choix de l’école parce que j’ai pu constater la valeur de l’éducation dans ma propre vie. Mes parents ont transcendé leurs conditions d’existence pour faire quelque chose de leur vie, et je suis très frappé de voir à quel point ils sont peu nombreux à être dans ce cas. Je me suis demandé comment j’avais pu avoir tant d’opportunités dans ma vie ? Etait-ce dû à mon propre mérite ? Non, ce fut une question de chance !

C’est vraiment le hasard qui détermine notre accès à l’éducation. Au regard des taux effarants de décrochage scolaire et d’incarcération ainsi que des difficultés sans fond dans lesquelles se débat le système éducatif américain, il m’a semblé clair que je devais m’engager dans un mouvement qui cherchait à mettre sur un pied d’égalité les enfants de familles défavorisées (à faibles revenus ou qui ont des besoins spécifiques et qui n’ont pas accès aux nombreuses opportunités qui font  la grandeur de notre pays) par rapport aux autres enfants. J’en ai eu assez de voir que les considérations politiques font souvent barrage à l’innovation en éducation et aux opportunités pour les familles à faibles revenus.

A American Federation for children, j’ai trouvé un emploi me permettant de combiner les compétences acquises dans mon expérience professionnelle antérieure avec ma passion pour le processus politique et les aides aux familles les moins aisées. Cette fédération occupe une place unique en ce sens qu’elle travaille avec les deux grands partis (républicain et démocrate) pour faire aboutir les réformes éducatives dont notre système a terriblement besoin.

En tant que démocrate, en quoi selon vous le choix de l’école est une voie pour la démocratie ?

Le libre choix de l’école est souvent considéré comme un sujet propre aux républicains et aux conservateurs. Mais c’est fondamentalement une revendication que les démocrates devraient s’approprier puisqu’il s’agit de donner aux familles les moins riches, aux familles qui sont minoritaires et qui habitent en zones urbaines sensibles des bourses d’études financées par le gouvernement. Pour toutes ces raisons ainsi que le fait que ce mouvement soit porté par un fort souci de justice sociale, il me semble que cet objectif politique devrait être repris à leur compte par les démocrates.

Lorsque j’ai réalisé que les intérêts particuliers et la politique empêchaient le soutien des démocrates et en tant que démocrate moi-même, j’ai estimé que je pouvais moi-même expliquer aux membres de mon parti pourquoi ils devraient soutenir cette cause.

Quels succès les démocrates ont-ils eus au niveau des États pour le libre choix de l’école ?

Au niveau des états, nombreux sont les démocrates qui ont réclamé davantage de programmes instaurant le libre choix de l’école. Bon nombre de nos mesures politiques – parmi lesquelles le chèque-éducation en Louisiane et un programme qu’on a soutenu dans le Nouveau-Mexique l’an dernier – ont été présentées conjointement avec des membres démocrates du corps législatif.

Au niveau des villes, des démocrates ont soutenu des options éducatives supplémentaires. Un démocrate célèbre comme Cory Booker de la ville de Newark soutient le libre choix de l’école, tout comme Antonion Villaraigosa, le maire de Los Angeles et Greg Stanton, celui de Phoenix. De nombreux anciens maires dont ceux de Washington, Anthony Williams et Andrien Fenty, et celui de la ville de Milwaukee, John Nordquist, ont également soutenu le libre choix de l’école. Une fois de plus, ce sont des démocrates.

A qui profitent les programmes de libre choix de l’école ?

Les programmes instaurant un libre choix de l’école sont un outil remarquable d’amélioration de l’éducation des élèves défavorisés. Une écrasante majorité de ces programmes à l’échelle nationale bénéficient aux élèves issus de milieux défavorisés ou aux enfants ayant un handicap. Ce qui fait leur efficacité c’est qu’ils offrent aux enfants la possibilité de trouver un environnement scolaire qui convienne bien à leurs besoins propres. Sans cela ces familles n’auraient pas eu leur mot à dire dans le choix de l’école de leurs propres enfants.

Les familles aisées jouissent déjà de cette forme de libre choix de l’école, en ce sens où elles ont la capacité financière de payer les frais de scolarité de écoles privées de haut niveau ou de déménager dans les quartiers où les écoles publiques traditionnelles sont les plus performantes. Mais les familles les plus défavorisées dans la plupart des États américains sont contraintes d’aller à l’école publique la plus proche (celle de leur secteur d’habitation). Et comme nous le savons, les écoles des quartiers pauvres ont généralement une piètre performance académique. Pour plusieurs familles, les charter schools (cf. étude de la Fondation pour l’école) sont une possibilité, mais les places sont quantitativement  limitées. A Washington, par exemple, il y a 17 000 élèves qui sont en liste d’attente pour s’inscrire dans une charter school.

Les chiffres prouvent l’efficacité des programmes permettant le choix de l’école. A Washington, 91% des élèves qui ont bénéficié d’un chèque-éducation ont obtenu leur diplôme, soit plus de 30 points au-dessus du pourcentage des élèves d’écoles publiques. Une étude réalisée en Floride, état pilote en matière de programme de financement du libre choix par crédits d’impôt a montré que l’instauration d’un tel mécanisme permettait aux écoles publiques d’améliorer substantiellement leurs performances académiques.

Dans chaque État, pas moins de 92% de parents interrogés se disent satisfaits des écoles où sont allés leurs enfants dans le cadre d’un des programmes du libre choix de l’école. Les faits parlent d’eux-mêmes. Les parents souhaitent ces programmes car ils savent à quel point ils aident leurs enfants.

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